Journée d'études "L'écriture de l'exil au féminin"
Journée d'études
Journée d'études organisée le 30 novembre 2018
Salle Denizot - Bât B, Campus du Pont-de-Bois à Villeneuve D'Ascq
Contact : camilla.cederna@univ-lille.fr
Le projet se propose d’étudier un aspect qui est resté jusqu’à maintenant dans l’ombre, celui de l’écriture de l’exil au féminin. On voudrait ainsi faire connaître et valoriser l’activité et la production artistique et critique de femmes qui ont contribué de façon significative au dialogue entre les langues, les cultures et les religions, dans l’espace européen et méditerranéen entre XIXe et XXe siècles. La recherche portera sur deux figures constituant des cas d’étude très significatifs, en ce qui concerne leur engagement politique, leur expérience de l’exil, ainsi que leurs sensibilité à la diversité culturelle et à la condition féminine, et dont on se chargera de publier et traduire un choix d’œuvres inédites:
• Elisa Chimenti (Naples 1883-Tanger 1969), (http://www.elisachimenti.org/), écrivaine, philosophe, journaliste, émigrée à Tanger (Maroc) à la fin du XIXe siècle. Cette femme d’un immense savoir, ayant fait ses études en Europe (Allemagne), fondatrice de l’école italienne (1914), maîtrisant une quinzaine de langues et connaissant parfaitement les textes des trois religions monothéistes, a consacré toute sa vie au dialogue entre les cultures et entre les religions, à travers l’enseignement aussi bien que l’écriture. Dans ses textes, dont l’écriture elle-même est le résultat du métissage linguistique et culturel, elle met en évidence les relations entre la culture marocaine et celles relevant d’autres traditions et pays (Afrique noire, Moyen Orient, l’Europe). Très sensible à la religion islamique dans une visée anticolonialiste, elle porte dans ses récits et ses romans une attention particulière à la vie des femmes, à leurs peines, leurs comportements et stratégies de survie.
• Cristina Trivulzio di Belgiojoso (Milan 1808-1871), femme de lettres contrainte à s’exiler en France et en Anatolie, ayant joué un rôle central dans la culture et dans la politique italiennes, a récemment attiré l’attention des chercheurs. Son œuvre, dont de nombreux écrits intimes et critiques en italien et en français, est emblématique de son ouverture vers les autres cultures ainsi que de son engagement en faveur de la cause des femmes. Son profil de femme irrégulière, ouvre la voie à une réflexion sur les typologies féminines au seuil de la modernité et sur l’écriture personnelle au féminin. A cause de sa vie d’exilée et de refugiée elle représente un cas d’étude très significatif dans la perspective de l’analyse de la dimension féminine de l’exil, qui est au cœur de ce projet. • D’autres personnalités, pourront faire l’objet d’approfondissements ultérieurs, telles Amalia Nizzoli (Livorno, 1805- 1845 ?), expatriée en Egypte, auteure d’un mémoire sur son expérience parmi les femmes musulmanes ; Emily Keene (Londres, 1849- Tanger, 1941), émigrée à Tanger en 1872, dont le mariage avec le Cherif d’Ouazzane fit scandale, auteure de My Live Story (1911); Leda Rafanelli (Pistoia, 1870-Genova, 1971), anarchiste, anticolonialiste, émigrée en Egypte en 1900, qui se convertit à l’Islam et entra en contact avec le réfugiés anarchistes italiens; Valeria Degli Innocenti (Florence, 1914- Casablanca, 2004), féministe et rebelle, ayant vécu entre les trois continents (Europe, Amérique, Maghreb), dont la autobiographie vient d’être publiée ...
Salle Denizot - Bât B, Campus du Pont-de-Bois à Villeneuve D'Ascq
Contact : camilla.cederna@univ-lille.fr
Le projet se propose d’étudier un aspect qui est resté jusqu’à maintenant dans l’ombre, celui de l’écriture de l’exil au féminin. On voudrait ainsi faire connaître et valoriser l’activité et la production artistique et critique de femmes qui ont contribué de façon significative au dialogue entre les langues, les cultures et les religions, dans l’espace européen et méditerranéen entre XIXe et XXe siècles. La recherche portera sur deux figures constituant des cas d’étude très significatifs, en ce qui concerne leur engagement politique, leur expérience de l’exil, ainsi que leurs sensibilité à la diversité culturelle et à la condition féminine, et dont on se chargera de publier et traduire un choix d’œuvres inédites:
• Elisa Chimenti (Naples 1883-Tanger 1969), (http://www.elisachimenti.org/), écrivaine, philosophe, journaliste, émigrée à Tanger (Maroc) à la fin du XIXe siècle. Cette femme d’un immense savoir, ayant fait ses études en Europe (Allemagne), fondatrice de l’école italienne (1914), maîtrisant une quinzaine de langues et connaissant parfaitement les textes des trois religions monothéistes, a consacré toute sa vie au dialogue entre les cultures et entre les religions, à travers l’enseignement aussi bien que l’écriture. Dans ses textes, dont l’écriture elle-même est le résultat du métissage linguistique et culturel, elle met en évidence les relations entre la culture marocaine et celles relevant d’autres traditions et pays (Afrique noire, Moyen Orient, l’Europe). Très sensible à la religion islamique dans une visée anticolonialiste, elle porte dans ses récits et ses romans une attention particulière à la vie des femmes, à leurs peines, leurs comportements et stratégies de survie.
• Cristina Trivulzio di Belgiojoso (Milan 1808-1871), femme de lettres contrainte à s’exiler en France et en Anatolie, ayant joué un rôle central dans la culture et dans la politique italiennes, a récemment attiré l’attention des chercheurs. Son œuvre, dont de nombreux écrits intimes et critiques en italien et en français, est emblématique de son ouverture vers les autres cultures ainsi que de son engagement en faveur de la cause des femmes. Son profil de femme irrégulière, ouvre la voie à une réflexion sur les typologies féminines au seuil de la modernité et sur l’écriture personnelle au féminin. A cause de sa vie d’exilée et de refugiée elle représente un cas d’étude très significatif dans la perspective de l’analyse de la dimension féminine de l’exil, qui est au cœur de ce projet. • D’autres personnalités, pourront faire l’objet d’approfondissements ultérieurs, telles Amalia Nizzoli (Livorno, 1805- 1845 ?), expatriée en Egypte, auteure d’un mémoire sur son expérience parmi les femmes musulmanes ; Emily Keene (Londres, 1849- Tanger, 1941), émigrée à Tanger en 1872, dont le mariage avec le Cherif d’Ouazzane fit scandale, auteure de My Live Story (1911); Leda Rafanelli (Pistoia, 1870-Genova, 1971), anarchiste, anticolonialiste, émigrée en Egypte en 1900, qui se convertit à l’Islam et entra en contact avec le réfugiés anarchistes italiens; Valeria Degli Innocenti (Florence, 1914- Casablanca, 2004), féministe et rebelle, ayant vécu entre les trois continents (Europe, Amérique, Maghreb), dont la autobiographie vient d’être publiée ...
Partager sur X Partager sur Facebook