Le domestique comme lieu de production du politique

Responsables : Hélène Cottet, Hélène Lecossois, Hélène Quanquin

 

Le programme « Le domestique comme lieu de production du politique » est né d’une réflexion collective apparue en particulier au lendemain des confinements, qui ont rendu spécialement lisible l’articulation du privé et du politique. Celle-ci a été mise en évidence par la recherche en sciences humaines et sociales, qui est allée à rebours d’un récit sur la séparation des « sphères » domestique et politique, en mettant en évidence par exemple comment le foyer fut pensé dès la fin du 18e siècle en tant que lieu de transmission. La recherche féministe a également montré la force de l’espace domestique comme lieu de reproduction de normes liées par exemple au genre et à l’orientation sexuelle, voire de violences et d’exploitation. Des travaux récents menés sur les pratiques quotidiennes de la citoyenneté et les sociabilités militantes nous incitent cependant à considérer non seulement la façon dont l’espace domestique est et a été traversé par le politique, mais aussi sa capacité à produire du politique. C'est dans le cadre de ces propositions émergentes que nous souhaitons faire avancer une réflexion sur les modalités de production du politique par et dans l’espace domestique. Pour ce faire, nous considérons que le domestique comme champ d’étude n'est pas un espace disciplinaire mais bien un lieu au croisement des expertises, et aux territoires multiples.

Ce programme fait ainsi dialoguer des chercheurs et chercheuses issu·e·s de disciplines différentes (histoire, littérature, cultures visuelles et matérielles...) et travaillant sur des aires culturelles variées (mondes anglophones, Amériques, Japon, Chine, Italie . . .) afin de mettre en évidence différentes configurations politiques du domestique à travers le temps et l'espace.

Ce programme s’est construit autour de plusieurs activités scientifiques, notamment :

  • Une table ronde de chercheur·euses (8 mars 2021).
  • Des book clubs et présentations d’ouvrages.
  • Des journées d’étude.
  • L’accueil de professeur·es invité·es : Rodrigo Andrés (Université de Barcelone), Lara Vapnek (St. John’s University).
  • Obtention d’un Collex (2022).
  • La conception d’un dossier de la revue Textes et Contextes (à paraître en 2025).

L’ensemble des activités sont à retrouver sur le blog Hypotheses du programme. Il est tenu par des étudiantes du Master 2 Langues et Sociétés.