Séminaire inter-laboratoires CECILLE-STL "TRAIL : TRAnslation In Lille"

Séminaire
Univ.Lille - Salle B1.661 Campus Pont-de-Bois (bât. B)- Villeneuve d'Ascq

Séminaire TRAIL | TRAnslation In Lille

Sixième séance du séminaire TRAIL (TRanslation In Lille), séminaire inter-laboratoire STL-CECILLE sur les questions de traduction et de traductologie, qui aura lieu ce vendredi 7 avril 2023 de 12h30 à 14h.  Pour rappel, l'année 2022-2023 est consacrée à des présentations des membres des deux laboratoires.

La séance pourra être suivie en présentiel (salle B1.661 Corbin au laboratoire STL de l'Université de Lille) ou en ligne.

Interviendront successivement :

  • Claire Hélie (CECILLE) : « Traduire The Gut Girls (1989) de Sarah Daniels – traduire ensemble pour la scène »

    Cette communication portera sur la traduction de The Gut Girls, une pièce de théâtre britannique de 1989 de la Britannique Sarah Daniels, dramaturge dont les pièces des années 70-80 ont fait scandale : qu’elles mettent en scène la maternité chez les lesbiennes, qu’elles traitent de l’incidence des snuff films sur le tissu social, ou qu’elles traitent des prisonnières en hôpital psychiatrique, les pièces mettent en scène la condition féminine dans la société patriarcale. The Gut Girls parle des ouvrières qui travaillaient dans les abattoirs au début du siècle, jusqu’à ce que celles-ci soient forcées à la reconversion par l’avènement de nouveaux modes de conservation – la redistribution du marché de la viande à l’arrivée des frigos les remet elles aussi sur un marché de l’emploi synonyme d’exploitation.

    Nous sommes six femmes universitaires à collaborer sur cette traduction. Nous avons travaillé ensemble sur la traduction de The Lifeblood de Glyn Maxwell, projet de recherche-création qui a mené à plusieurs lectures publiques. Nouveau texte, nouvelle configuration, nouvelle méthodologie pour cette traduction collective. Je voudrais dans un premier temps en exposer le fonctionnement collaboratif. Puis je souhaiterais partager quelques défis de traduction que nous avons rencontrés jusqu’ici : les jeux de mots et notamment les jeux de mots sexuels, le sens et les sons du sociolecte, la langue des abattoirs entre technolecte et gore. Enfin, je souhaiterais exposer en quoi le fait de traduire pour la scène diffère d’une traduction pour l’édition.

  • Anne de Crémoux (STL) : « Traduire une langue d’art : le cas des injures et des surnoms dans la comédie grecque classique (425-320 avant notre ère). »

    La traduction de la comédie grecque ancienne et moyenne, dont la langue artistique était conçue pour des représentations dramatiques uniques, soulève des problématiques particulières. Certaines ont déjà été évoquées lors de la séance précédente du séminaire : les poètes comiques parodient, voire inventent des dialectes et faits de langue qui ne sont pas documentés par ailleurs ; l’éloignement temporel crée d’autant plus d’intraduisible (sur ces points, cf. la communication de V. Decloquement) ; d’autre part, leurs textes sont truffés de jeux de mots et de double-sens souvent obscènes, ou plutôt, pour le dire autrement, (presque) tout, chez un poète comme Aristophane, peut être considéré comme obscène, comme le notait J. Henderson dans son ouvrage fondamental sur ce point, The Maculate Muse (cf. la communication de M. Lacroix).
    Dans cette séance, je m’attacherai à un cas de figure particulièrement intéressant, celui des injures et des surnoms (la frontière entre ces deux catégories étant parfois fragile). Comment reproduire l’acte de discours que constitue sur scène une injure directe à quelqu’un qui assistait sans doute à la représentation, avec toutes les implications que la question comporte sur l’effet, plus ou moins agressif, du spectacle ? Comment identifier le niveau de langue de cet attique ancien dont nous n’avons que des corpus réduits ? Sur un plan poétique, comment rendre compte des jeux de langage, et en particulier des métaphores, néologismes ou revivifications que représentent les surnoms et injures ? Les cas analysés seront en particulier tirés d’Aristophane pour la comédie ancienne, et, pour la comédie moyenne, d’Antiphane et Timoclès.

Le calendrier du séminaire, complété au fur et à mesure, et les résumés des communications sont disponibles ici : https://stl.univ-lille.fr/recherche/seminaires/seminaire-trail.


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